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samedi 3 avril 2010

Dublin, des Vikings aux Toucans Celtes

Mes amis, bientôt 6 mois que je n’ai plus écrit ni paraphrasé sur le Blog, et cette fois, encore une fois, ça va changer. J’ai eu la chance de pouvoir voir la plupart parmi vous à noël, et d’autres dont je n’ai plus de nouvelles. Je m’en excuse mille fois. Alors voilà, après mon séjour en Colombie et Perou ce noël, je rentrais à nouveau à mon petit appart tout jaune, et ancien abri de chats et de vieux. Le fait est que une semaine après mon retour, voilà qu’arrive sur scène une personne que j’avais rencontré lors d’un concert l’année passée, et qui était ici en visite familiale pour la semaine. Nous nous sommes vus pendant la dite semaine, et cela s’est soldé par una promesse de visite à Dublin, lieu de résidence de cette incroyable et sympathique fille. Je dois vous dire qu’elle m’a montré l’exemple en ce qui concerne l’accueil et l’art de guider quelqu’un par une ville si charmante et toute pleine de surprises qu’est Dublin. Commençons par le début donc. L’Irlande était un grand bloc de glace, isolée mais fertile, arrivent donc nos européens celtes (Abracurcix en tête) qui y trouvent de l’or, de l’argent et sèment le terrain de fées, de gnomes et d’arbres magiques. Même les romains ni s'y sont pas aventurés aussi au nord-ouest par peur des potions magiques que buvaient les braves et fous guerriers. Ces celtes, divisés en une centaine de clans, se croyant déjà Vikings, se sont initiés à faire des ‘raids’ chez leur voisin les anglais, et parmi ceux-ci, est arrivé comme esclave, le premier chrétien dans l’île (St Patrick, à peu près, l’an 400), peu de temps après, le bonhomme s’échappe et revient en écosse, se convertit au christianisme, et revient à Hibernia (nom romain de l’Irlande) pour christianiser ces petits monstres qui vivent encore dans le barbarie, et avec beaucoup d’astuce et de dévotion, les convertit, tout en conservant leur culture celte. Alors commence une belle époque celto-chrétienne, organisée et culte, d’où partiraient des missionnaires de grand renom jusqu’en.. Islande (ah ben oui, faut croire que le froid leur donnait plus de courage et dévotion). Des monastères un peu partout dans l’île donnaient refuge et responsabilité aux fils des barons locaux, qui n’avaient pas trop le choix (vu que la grand frère héritait toute la terre..) (ci-dessus, un bel et unique exemple, Glendalough) Quelques 400 plus tard, arrivent ces énormes et sanguinaires pirates du nord, poilus, blindés et rapides sur terre comme sur mer, les Viking rouge-barbe fuient de leur terre, et vont prospérer ailleurs (ils seraient même arrives à Seville et à Istanbul, et nous leur devons des mots comme ‘egg’ et la plupart des noms de famille aui commencent par Ang), en quête de terre, d’or, d’esclaves, et monter un petit commerce. Ils fondent Dublin en 841, près d’un autre ville nommé Áth Cliath (Ah oui, ils sprechent du gaelic ces celtes, c’est comme ça que leur parle la nature d’après eux). Le mot veut dire ‘Black Pool’ ou eaux noires, qui se formaient lors des marées montantes là ou les 2 rivières (le Liffey, que nous voyons sur la première photo, et le Poddle) confluaient. Le site original Que vous voyez ici depuis le château, a été assaini, je vous rassure, et ça fait perpète qu’il y a plus de serpents ni de vipères. Ce qui est véridique, c’est que les vikings de Dublin, à part de ne pas chausser des slips, et dormir seulement d’un oeuil, firent prospérer la ville comme un grand marché d’esclaves, d’argent et de produits agricoles (bio, bien sûr) Bref, la vie était pas facile. Comme curiosité, les vikings croyaient que la fin du monde allait finir dans une grande bataille nommée le Ragnork, (que Valérie me corrige) ou les dieux mêmes ne seraient pas épargnés, et une nouvelle ère ‘d’amour et paix’ commencerait, tellement leurs dieux les broutaient grave. Leur influence fut forte dans le nord, mais les celto-chrétien-Irlandais s’étaient déjà reparti l’île sur quelques dizaines de royaumes, qui se battaient les quatre saisons sans arrêt, pour éliminer les maillons faibles, et les vikings. Après près de 300 ans, vaincus à la bataille de Clontarf en 1014 ces rouge barbe se sont progressivement mélangés avec les populations locales, se sont christianisés, et perdirent lentement leur superiorité commerciale face à la concurrence européenne. Finalement, voilà que d’autres descendants des vikings vont apparaître sur l’île: Les normands. Alors voilà qu’un de ces rois d’Irlande (euf, Viking) , se fait plaquer par sa femme, pour aller dans les bras un autre fils de roi, aussi jeune qu’elle. Ce roi, Diarmuid MacMorrough avait tellement fait chier sa femme (littéralement, il l’ignorait lors des dîners officiels, ou il ne pensait qu'a se la couler douce en buvant et faisant son malin avec ses potes), que comme il avait personne d’autre à qui faire chier, décide d’emmerder ses collègues rois d’Irlande, et y réussit tellement bien qu’il se fait expulser en Angleterre, puis en France. Désespéré, il convainc des mercenaires vassaux normands, pour venir faire la guerre en Irlande, et laver l’affront qui lui a été fait. Ces normands (dont le plus important, un certain Strongbow) arrivent en 1167, avec des potes gallois et flammands qui arrivent plus tard (Ben faut croire qu’ils ont des gènes Belges, vu leur goût pour la bière) et réussisient, sans trop de résistance (enfin, les vaches quoi), à se faire des territoires de plus en plus grands, et plantent des églises normandes (en voilà une à Kilkenny, vous reconnaîtrez la tour carrée des églises médievales que vous avez sûrement vu en France) dès leur arrivée. Voilà donc que nos amis français se font forts dans ce territoire, et c’est alors que l’Angleterre, normande à l’époque, s’inquiète de la tournure que prennent les choses.. Henri 2 débarque avec une imposante flotte à Dublin en 1171, demander obéissance et soumission à ses petits rejetons mercenaires.. Les rois Irlandais y voyaient en lui la solution contre leur nouveaux ennemis et lui jurèrent fidélité, mais c’en est une autre histoire pour les vassaux normands, qui continuent à prendre indépendamment du terrain dans l’île, virant sec les rois locaux, et demandant chaque fois de plus en plus d’autonomie de l’Angleterre. Et voilà que 400 ans plus tard, une occasion en or leur est offerte, lorsque Henri 8 d’angleterre se sépare de l’église romaine, et abolit les monastères (et prend du coup leur terrain). Commence alors de longues batailles, et Jean le premier d’angleterre commença une politique de colonisation de l’Irlande pour stabiliser le pays. Son tour consistait à enlever la terre aux Irlandais, et la donner aux protestants qui venaient d’Angleterre et d’Ecosse, pour créer des places fortes loyales à la couronne. Ceci transforma le paysage, vu que des murs dans les villes furent dressés, et aviva le sectarisme religieux dans l île. Nous arrivons ainsi à l’Irlande Georgienne (jusqu’en 1800), ou nos protestants sont propriétaires de 75% du terrain, et une longue période de prospérité culmine avec une Irlande du nord très industrielle, et dublin, épargnée par la voracité de la machine à vapeur, en gestionaire des richesses cultivées sur cette terre. C’est une noblesse agraire qui construit d’incroyables bâtiments aux longues colonnes doriques, de belles frises et chapiteaux, et bien sûr, des dômes, admirez plutôt : voici le city Hall La banque d’Irlande La poste Le Gate theatre Et, un des plus grands, les douanes D’autres styles se combinent, et sont utilisés pour divers bâtiments : Le marché couvert Et l’hôpital Rotunda, premier hôpital de maternité dans le royaume uni, ah, j’oubliais presque.. le dôme Bon voilà, vous commencez à saisir la chose, si en plus vous ajoutez des avenues larges (ne dites pas Paris), vous avez une ville délicieuse au regard (surtout avec le soleil que nous avons eu) et romantique par la rivière traversée de ponts avec des arcs en coeur. Nous arrivons en 1845, début de la ‘grande famine’, et en 3 ans, 25% de la population a diminué, que ce soit tuée par la ‘rouille’ ou a émigré vers les états presque réunis, presque tous à Manhattan, ou ils étaient accueillis avec hostilité et encadrés dans l’image de paysans illettrés. En reprenant un peu plus haut, la plupart des terres ont été allouées aux protestants. Alors voilà, ceux qui les exploitaient étaint catholiques, et les grands propriétaires étaient protestants partis en angleterre, fuyant une terre hostile à leur puissance, et ne revenaient quasiment jamais revoir leur terrain. Ils avaient laissé la gestion à des intermédiaires qui vivaient à dublin. Pour vous dire que pendant longtemps, l’Irlande avait exporté de la viande et des céréales en Angleterre, et la surexploitation avait défriché une grande partie des forêts, (sauf les arbres magiques, intouchables sous peine de perdre la tête dans les jours qui suiveient). En 1800, une nouvelle loi permet aux intermédiaires (appelés, avec beaucoup d’amour ‘land-sharks’, ou ‘blood-suckers’) , de gérer de plus grands terrains pendant plus de temps, et de les sous-exploiter à sa guise. Comme résultat, l’avidité répudiante de ces scorbuts de la terre, fut de sub-diviser de plus en plus les terrains, demandant des allocations de plus en plus grandes aux exploitants, qui pouvaient se faire éjecter à n’importe quel moment. Du coup, ces exploitants, pour pouvoir nourrir leur famille, n’ont plus d’autre choix que de planter des patates, malgré le risque déjà connu de ses maladies et épidemies. Les terrains mesuraient 400m2, et tout investissements pour augmenter la productivité tombait dans les mains des intermédiaires. La suite est connue, une épidemie (la rouille, ou Phytophthora infestans) venue en bateau d’Amérique (du Perou, là ou s’extrayait le ‘guano’) arrive et désole l’île. Le nord, ou les exploitants avaient plus de droits s’en sortit mieux, mais encore une fois, manque de prévision des colonisteurs, chez qui les nouvelles idées du ‘laissez faire’ des Anglais n’empêcha pas, à l’inverse des épidémies précédentes, de continuer d’exporter du grain et des patates en Angleterre, aggravant encore plus la pénurie, car même si auto-suffisants, toute leur production partait.. Bref, beaucoup d’Irlandais se retrouvent sans terrain (incapables de payer l’intermédiaire) et fuient quand ils peuvent.. C’est à cette époque que naissent les ‘ligues de la terre’, le ‘boycot’ (un capitaine irlandais protestant du nom de boycot qui avait tout simplement expulsé une grande partie de ses exploitants) et d’autres mouvements de libération et d'émancipation, et des noms comme Parnell, Grattan et O’Connel que nous allons revoir tout au long des rues et boulevard apparaissent. La plupart sont issus de classe accommodées, organisant des marches et rébellions pacifiques (et du même coup, obtient un poste comme représentant). Voilà donc (à quoi on peut se demander qu’à foutu l’église pour ses pauvres paysans). Maintes rebellions se succèdent, parfois même avec des mercenaires américains, jusqu’en 1916, ou la plus importante éclate, mais très vite réprimée. En 18, premier parti nationaliste dans le parlement anglais, en 19 premier parlement irlandais non reconnu, en 1921 signature du traité anglo-Irlandais qui divise l’île, début de la guerre civile, et en 22 déclaration de l’état libre d’Irlande. Pour le reste.. l’Irlande se déclare neutre durant leu 2ème guerre mondiale, et dans un régime d’alternance démocratique, sort de son régime paysan langoureux avec l’entrée dans l’UE. S’ensuit un torrent de subsides, utilisés de façon libérale et intelligente, refont les routes, hôpitaux, universités et donnent des stimulants pour que les grosses boîtes d’informatique et pharmaceutique américaines s’installent dans l’île. Ça a génèré beaucoup d’emploi (et attiré beaucoup de compatriotes aux call-center), une paix sociale, et un coût de la vie à Dublin assez élevé. Du mauvais côté.. t’as intérêt à avoir une bonne assurance privée, sinon à l’hosto, tu douilles.. Voilà donc que j’arrive un vendredi midi, le soleil chauffant mes oreilles dans l’avoin, c’est avec grande effusion que je retrouve mon amie et son rire miraculeux. Nous laissons les affaires dans l’appart, et après une petite sortie en campagne, j’enclenche ma caméra, pour la première nuit dans la ville. Je n’avais pas d'idée à quoi m’attendre, si des sauvageons écossais, ou d’énormes buveurs tranquilles, appaisés par la lenteur de la rivière, et la largeur des boulevards. C’est plutôt le deuxième qui s’impose. Voici donc une belle et colorée première nuitée De O’Connell, côté nord du Liffey, et qui laisse une profonde impression, du bon goût, la propreté (et c’est pas les fées qui vont ramasser) et la tranqulitié qui émane de la ville. Le post-office (bureau de poste) n’a pas une seule boîte aux lettres, mais garde les marques des fusils de rébellion de 1916, car ce fut le seul bâtiment que nos défenseurs de l'indépendance réussirent à prendre (Ben trop facile de prendre les ponts, puis, au total, ils étaient que 2500, du coup un post-office, c’est franchement ballaize). La nuit est fraîche, comme les annonces de bière qui se succèdent dans la rue, et je traverse pour la première fois le grand lézard bleu, couronné et coupé par d’innumérables ponts. Celui-ci en particuleir, c’est O’Connel Bridge (1880) Ana María (mon amie et hôte madrilène adoptée Dublinoise fana de Madona) m’emmène au quartier qui abrite le cœur de l’art et de la guindaille : Temple bar. Bon alors, vous trompez pas, le typical Irish de la bouffe, si vous êtes passés pas Londres, vous avez tout vu.. tout sauf Zait Tun ! Un kebap qui se goûte avec les mains, et il en manque pas, pour cette méga-portion, pour vous donner une idée, les frites sont de la taille d’une bouteille de spa! Nous passons devant un étonnant bâtiment, ou les lumières brillent sur toutes se cavités, et le rend léger dans son élégance classique et harmonieuse.. Le City Hall ou mairie, érigé en 1779 comme chef lieu de la bourse. Nous avons déjà vu son dôme de l’intérieur un peu plus tôt.. Voilà qu’Ana me demande quel serait mon intérêt pour interpréter un ‘river dance’, ce à quoi je réponds, qu’il fallait voir ça, et nous voilà dans le ‘Arlington’, un bar agréable, grand, et sur scène des musiciens qui passent la balle au public pour égayer leurs instruments musicaux d’autres temps, les guitares et des accordéons . L’ambiance est toute ensoleillée, nos dublinois s’apprêtent à fêter le début du W-k, avec un beau soleil, qui promet de repasser le lendemain, une vue d’ensemble vous donne l’air, tranquille et plaisant, et surtout, sans fumée (oui, je sais, pour vous les Belges, c’est déjà plus qu’une habitude depuis le début de l’année, mais Madrid..). Donc me voilà avec une bière en main, sa mousse collante et délicieuse donne le tempo, et bientôt, voici 4 artistes qui montent sur scène, 3 filles aux jupes courtes et légères, et un ‘bloke’ aux pantalons serrés. Comme des malades, commencent à sauter et sauter, nous voyons leur tronc immuable, de temps à autre monter et descendre comme des bougies soufflées par l’obscurité, et le sourire naturel toujours accroché, pas l’ombre d’un effort sur leur visge, les cheveux bien accrochés, me voici en plein ‘river dance’ Au début, on n’entends rien du cliquetis, la musique gaie aux sons de cornemuse délirante assourdit les pas sonnés sur le bois, mais enfin, arrive le moment, ou nous entendons, et c’est vraiment joli et envoûtant à écouter ces calembours de talons. Les gens retiennent leur souffle pour suivre la rime, et une fois la musique de retour, les voilà tous en train d’accélérer le rythme avec des applaudissement . 10 fois qu’ils sortent et rentrent en scène, chaque fois avec un costume impeccable et sec, et l’heure est passée vite.. Cette fois nous retournons à son appart, en retraversant la rivière, mais par le Grattan Bridge (ancien leader parlementaire irlandais, issu d’un milieu modeste (une rue de putes..Fowness Street, à Temple Bar). De 1875. Il faut se dire que le casque ancien est divisée par 4 zones et qu’ils ont pas de passage souterrain sous la rivière, du coup, ils ont construit 7 ponts anciens assez bas (la rive est assez base, il faut le dire) qui s’échèlent entre 1770 et 1875, dont 1 (le Ha’Penny) pour piétons (et riches, ils devaient payer 50 ct de penny)- Chacun d’eux brille par sa sobriété, à part justement, le Grattan, qui s’est vu seller des lampadaires aux motifs équestres (nous y reviendrons plus tard) et, si ce n’est par la taille, pourrait déclasser le pont Alexandre III de paris, car la rivière est d’une couleur changeante, un jour bleu océan, l’autre aux teints verts, et bien sûr, quand le soleil frappe, c’est presque un mauve qu’on pourrait voir, mais ne me demandez pas des explications, venez le voir ! Retour donc à l’appart, tout en passant devant son église voisine favorite St Peter’s church (jolie non? encore plus la nuit, avec sa flèche qui perce l'obscurité.) Une fois chez elle, ses chats rentrent de leur promenade dans le jardin, et vont se cacher sous le lit, et sous le bureau, ou dans leur litière à côté de la cheminée. Elle en a 3, la mère et ses deux filles- Bon, je vais pas dire grand-chose dessus, je les trouve toujours asocial et bêtes, mais je dois reconnaître que bien plus agiles que mon chien, et ont de vraies possibilités de chasser un oiseau, comparé à mon chien qui leur court derrière la queue en l’ai et aboyant sa stratégie de ‘j’ai presque envie que tu rentres tout seul entre mes dents.. Voilà donc pour la première partie.. Bonne nuit, et doux rêves mes amis..La semaine prochaine, d’autres aventures excitantes au possibles, vous verrez ce qu’aucun guide vous montrera, et vous laissera sur vos dents pour la suite..